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Handbuch fir Autismus a
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Visualisation et structuration de l’espace au sein services d’éducation et d’accueil: 12 conseils

Illustration de deux mains qui tiennent un cœur

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Dans un guide complet, Carla Carvalho présente douze conseils pratiques pour l’aménagement spatial dans les services d’éducation et d’accueil (SEA). L’accent est mis sur la création d’environnements d’apprentissage inclusifs et structurés, bénéfiques aux enfants autistes mais aussi à tous les autres. Les mesures présentées vont de l’aménagement d’espaces de retrait à la communication visuelle par pictogrammes.

1. Des mesures bénéfiques pour tous·toutes

De nombreux professionnels semblent penser que la structuration et la visualisation de l’espace ne sont bénéfiques que pour les enfants TSA.

Or, ces pratiques permettent à chaque enfant de mieux s’orienter dans l’espace, favorisant ainsi un sentiment de sécurité essentiel pour se sentir à l’aise.

2. Autonomie et phase d’adaptation

Pour les professionnels qui encadrent des enfants TSA dans un milieu où chaque enfant peut bouger librement d’un espace à un autre, et où les salles sont dédiées à une activité spécifique, il est important d’intégrer certaines pratiques.

J’encourage les familles et les professionnels à prévoir une phase d’adaptation pendant les vacances scolaires, afin de permettre à l’enfant de s’acclimater sans la pression d’un retour à l’école ou d’autres contraintes.

Bien que l’autonomie offerte par ce système présente des avantages, elle peut également devenir un facteur de frustration et de surstimulation pour les enfants ayant besoin d’un cadre plus structuré et calme pour se sentir bien.

Il serait judicieux que l’enfant puisse découvrir les salles dédiées à des fonctions spécifiques, une à une, tout en étant accompagné par une personne de confiance.

3. Un espace de retrait avec des stimuli réduits  

Un élément clé est de prévoir, dans chaque salle quelle que soit sa fonction, un espace permettant à l’enfant de s’isoler quelques instants en cas de besoin (tente, maisonnette, ou autre).

Le but est de réduire les stimuli au maximum. Il est aussi préférable d’aménager des petits espaces où des sous-groupes peuvent se créer, permettant ainsi de garantir un certain niveau de tranquillité.

4. Une communication visuelle avec des pictogrammes ou l’app Boardmaker

Afin de faciliter les choses pour les enfants qui ont des difficultés à communiquer, les règles à observer dans chaque salle devraient être affichées à l’entrée sous forme de pictogrammes clairs et précis.

L’application Boardmaker est particulièrement adaptée pour cela, étant très intuitive et facile à utiliser.

5. Des outils de régulation et d’aide

Des outils de régulation et d’aide devraient être disponibles dans chaque salle pour les enfants, et ce, de manière autonome : casques anti-bruit, fidgets, ou autres objets permettant de se réguler.

6. Des boîtes de rangement opaques avec photos

Concernant les rangements dans les salles, certaines structures privilégient des boîtes transparentes, qui ont l’avantage de permettre aux enfants de voir ce qui s’y trouve.

Une alternative à ce système serait d’utiliser des boîtes classiques, avec une photo du matériel qu’elles contiennent collée dessus. Cette méthode a l’avantage de réduire les stimulations visuelles générées par les boîtes transparentes, tout en permettant à l’enfant de savoir ce qu’elles contiennent.

7. Une boîte avec du matériel rassurant

Il va de soi que le matériel mis à disposition des enfants doit être placé à leur hauteur. Si un professionnel perçoit que l’autonomie liée à l’organisation ouverte devient trop complexe pour les enfants, une solution serait de prévoir une boîte avec des objets familiers et rassurants pour l’enfant. Une photo de l’enfant pourrait y être collée pour qu’il sache que cette boîte lui est destinée.

8. Un espace adapté aux besoins de l’enfant

De manière plus générale, il est essentiel de prendre en compte les besoins des enfants, leur bien-être devant être au cœur de toute démarche éducative.

L’espace doit s’adapter à l’enfant et non l’inverse. Il doit être perçu comme un outil pédagogique permettant à l’enfant de s’épanouir.

9. Un espace respectueux des sens visuels et auditifs

De plus, les salles ne doivent pas être trop encombrées d’objets, afin d’éviter une surstimulation.

Les bruits sont souvent une source de stress pour les enfants et pour le personnel éducatif. Afin de réduire le bruit ambiant, il est conseillé d’installer des isolations acoustiques dans chaque salle.

Un autre facteur important est la couleur des murs. Nous avons tendance à privilégier des couleurs vives pour les espaces destinés aux enfants, mais cela peut être une erreur. À mon sens, des couleurs plus pastel sont préférables, car elles apportent un apaisement à l’espace.

10. Un espace constant

Enfin, il est crucial de ne pas apporter de modifications constantes à l’espace, ce qui pourrait devenir une difficulté pour les enfants autistes.

11. Un changement de perspective conscient

Un conseil pratique serait de s’asseoir au centre de la salle et d’observer attentivement l’aménagement, en identifiant les objets susceptibles de générer de l’inconfort pour les enfants.

12. Demander de l’aide

Pour finir n’hésitez jamais à demander une aide externe si vous rencontrer des difficultés dans la mise en place de vos démarches pédagogiques.